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17 Juin

Vers une prise en charge de l’Aromathérapie dans les systèmes de santé

Que ce soit au niveau français ou européen, il n’existe pas, à ce jour, de définition réglementaire de l’Aromathérapie. C’est l’usage attribué au produit qui définit la réglementation applicable (cosmétique, complément alimentaire, biocide…). Un seul et unique usage (et les seules précautions d’emploi qui lui sont propres) peut être présenté et les bienfaits thérapeutiques, pourtant prouvés scientifiquement, ne peuvent être mentionnées. On notera seules quelques rares exceptions de réglementations propres aux produits d’Aromathérapie existantes à l’étranger.

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Le Brésil et sa politique nationale sur les pratiques « intégratives et complémentaires »

Le Brésil possède un système de santé unique en son genre. Le système de santé unifié (Sistema Único de Saúde (SUS)) est un système de santé publique qui assure un accès gratuit, complet et universel à toute la population brésilienne. Il prend en charge, non seulement les soins classiques, mais aussi de nombreuses médecines dites « intégratives et complémentaires ».

Suite aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconisant la reconnaissance et l’incorporation des médicaments traditionnels et complémentaires dans les systèmes de santé nationaux, le Brésil a intégré en 2006 de premières pratiques « intégratives et complémentaires » (Práticas Integrativas e Complementares (PICS)) au SUS comme l’acupuncture, l’homéopathie et la phytothérapie, puis des nouvelles en 2017 (ayurveda, danse, méditation, ostéopathie…). Aujourd’hui, au total ce sont 29 pratiques qui sont prises en charge, en totalité, par le système de santé brésilien.

Depuis 2018, l’Aromathérapie fait aussi partie de ces pratiques. Elle y est définie comme « pratique thérapeutique consistant à utiliser intentionnellement des concentrés volatils extraits de plantes – huiles essentielles – afin de promouvoir ou d’améliorer la santé, le bien-être et l’hygiène ». Le Brésil fait exception en apportant une définition légale de l’aromathérapie. Il reconnait les bienfaits potentiels des médecines alternatives, utilisées en complément des traitements classiques ou en prévention, pour le patient et l’environnement hospitalier. Ces pratiques constituent un investissement à long terme pour la santé publique. 

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Une progression européenne plus lente

Parmi plus de 400 pratiques thérapeutiques recensées par l’OMS, de l’homéopathie à l’ostéopathie, en passant par l’acupuncture, les médecines non-conventionnelles sont devenues courantes en Europe mais peu sont les pratiques reconnues officiellement par les systèmes de santé.

En Suisse, à l’essai depuis 2012, l’homéopathie, la médecine traditionnelle chinoise, la phytothérapie et la médecine anthroposophique ont définitivement été validées par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) en 2017. Les huiles essentielles, en tant que préparations issues des plantes, sont reconnues pour la pratique de la phytothérapie et peuvent donc être prescrites sur ordonnance par un professionnel de santé qualifié. On notera toutefois que le terme « aromathérapie » n’est pas employé.

En gardant à l’esprit que les médecines non-conventionnelles ne s’opposent pas à la médecine allopathique mais lui viennent en complément, la réglementation française (et européenne) se doit d’évoluer au plus vite pour accompagner la forte croissance du secteur de l’Aromathérapie. Une réglementation spécifique aux produits d’Aromathérapie, à l’image de celle des Produits de Santé Naturels au Canada, semble être la solution à privilégier pour sécuriser l’utilisation des huiles essentielles.

MO

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